Conseils pour vos animaux

Comment nourrir son chien?

Saviez-vous que le chien est le premier animal à avoir été domestiqué par l’Homme?

Ce rapprochement a eu lieu durant la période du néolithique, il y a de ça plus de 15 000 ans, avant même le développement de l’agriculture. Le meilleur ami de l’Homme s’avère aussi être le plus ancien! Cette adaptation à la vie aux côtés des humains a donc modifié les besoins nutritionnels des chiens domestiques et le type d'aliments pouvant leur fournir une santé optimale, par exemple leur capacité à assimiler l’amidon contenu dans les céréales. 

Ainsi, les chiens, bien qu’anatomiquement carnivores, se sont bien adaptés à la domestication au fil du temps et sont plutôt devenus des omnivores à tendance carnivore. D’ailleurs, les chiens errants laissés à eux-mêmes sont surtout opportunistes! La science a aussi mis en évidence plusieurs différences génétiques, anatomiques et physiologiques entre les chiens domestiques et les canidés sauvages. Nourrir son chien « comme un loup » est non seulement irréel, mais aussi inapproprié.

 

De quels nutriments votre chien a-t-il besoin?

  • Eau – élément essentiel, les chiens doivent avoir accès à de l’eau propre et fraiche en tout temps.
  • Protéines – rôle structural, endocrinien et métabolique très important pour l’organisme. Les protéines sont les éléments constituants de plusieurs tissus comme les muscles, les tendons et les ligaments, ainsi que les poils et les griffes entre autres. Les besoins en protéines sont habituellement plus élevés chez les animaux en croissance, en gestation/lactation ou s’adonnant à une activité physique intensive.

Gras (lipides) – Élément important de la densité énergétique de la ration (calories); en particulier les acides gras essentiels (omégas 3 et 6), joue un rôle dans plusieurs procédés physiologiques (absorption de certaines vitamines, structure cellulaire, inflammation, etc.). Les gras sont aussi responsables de la santé du derme (peau et poils).

Glucides (sucre, amidon et fibre) – Le glucose (sucre) est une source d’énergie. La fibre contenue dans les légumes, les fruits et les céréales est peu digérée par le chien, mais lorsque présente en quantité modérée elle améliore le transit intestinal et aide à la consistance des selles. L’amidon, quant à lui, provient des céréales (riz, maïs, blé, orge …), des légumineuses (lentilles, pois, soja, pois chiches …) ainsi que des pommes de terre et des patates douces. Notez qu’en anglais, les glucides se traduisent par hydrates de carbone ou « carbs ».

  • Minéraux (calcium, phosphore, sel, potassium, etc.) – essentiels à plusieurs procédés internes de l’organisme, dont la transmission nerveuse, les réactions enzymatiques et le métabolisme osseux.
  • Vitamines (A, B, C, D, K, etc.) – essentiels à plusieurs activités métaboliques, dont la coagulation sanguine, la vision et le système immunitaire.


Comment lire une étiquette de nourriture pour animaux?

Au Canada, les compagnies d’alimentation animale ne sont pas tenues d’indiquer sur leur emballage/étiquette de quelle façon leur produit répond aux normes nutritionnelles définissant la mention « alimentation complète et équilibrée ».  

L’information fournie sur les emballages et les étiquettes des nourritures pour animaux est limitée. Il peut donc être difficile pour un propriétaire d’y voir clair et il doit être vigilant, car la liste d’ingrédients et l’analyse garantie ne sont justement pas des garanties de la qualité du produit.

  • L’analyse garantie d’une nourriture pour animaux n’est pas équivalente à la valeur nutritive utilisée en alimentation humaine.
  • Sur une analyse garantie, les nutriments sont qualifiés en termes de pourcentage maximum ou minimum, c’est-à-dire que la nourriture analysée peut en réalité contenir plus ou moins que la quantité indiquée. Par exemple, une teneur en matière grasse de 5% minimum pourrait en réalité contenir 10% de gras, dans ce cas, il serait plus judicieux de vérifier le nombre de calories par portion si cette information est fournie.
  • Les animaux ont besoin de nutriments et non d’ingrédients, ainsi une liste d’ingrédients qui semble appétissante pour vous, peut ne pas être adéquate pour votre chien d’un point de vue nutritionnel.  

Les ingrédients sont énumérés en ordre décroissant de poids, ce qui signifie, par exemple, que la viande fraiche qui contient beaucoup d’eau, laquelle sera perdue pendant le procédé de transformation d’une croquette sèche, se retrouvera plus loin sur la liste d’ingrédients, souvent après les céréales.

  • Deux sortes de nourritures peuvent toutes les deux indiquer, par exemple, 22% de protéines sans pour autant avoir la même source/qualité de protéine et donc ne pas avoir la même digestibilité ou valeur nutritionnelle.
  • Les sous-produits de viande correspondent aux parties de l’animal habituellement non consommées par les humains (sang, organe ou tissu comestibles de la carcasse d'un animal pour alimentation humaine, à l'exclusion de la viande, de la viande finement texturée et de la viande séparée mécaniquement, source ACIA). Au-delà de leur inappétence pour les humains, ces produits sont une source intéressante de nutriments et permettent en plus d’éviter le gaspillage alimentaire.

Bien que ce ne soit pas une obligation au Canada, plusieurs compagnies de nourriture pour animaux de compagnie affichent sur leurs emballages une déclaration de suffisance nutritionnelle Association of American Feed Control officials (AAFCO).

Encore là des précisions doivent être apportées.

L’AAFCO prévoit deux méthodes permettant aux fabricants de nourritures pour animaux d’étayer leurs allégations quant à leur produit :

  • Par formulation (profil nutritionnel validé par des calculs théoriques).

Exemple : « La nourriture pour chiens de marque X est formulée pour satisfaire aux niveaux nutritionnels établis selon les profils de l’AAFCO pour le maintien des chiens adultes. »

  • Par essai alimentaire sur des animaux. Cette méthode exige que le fabricant effectue un essai d’alimentation sur des animaux selon les protocoles de l’AAFCO, dans le cadre duquel la formule à l’essai constitue la seule source de nourriture. Présentement cette méthode est la norme d’excellence, mais elle est aussi la plus couteuse.

Exemple : « Les essais d’alimentation effectués sur des animaux, selon les protocoles de l’AAFCO, confirment que la nourriture pour chiens de marque X fournit une nutrition complète et équilibrée pour le maintien des chiens en croissance »

Soulignons que l’AFFCO ne teste pas, ne certifie pas et ne contrôle pas la nourriture des animaux de compagnie. C’est la responsabilité des compagnies d’alimentation animale de formuler leurs produits en conformité avec les profils nutritionnels AAFCO si souhaité. Ceci n’est pas une exigence canadienne. Au Canada, les nourritures pour animaux de compagnies sont régulées par diverses organisations gouvernementales fédérales, dont l’agence canadienne d’inspection des aliments et le bureau de la concurrence du Canada.

 

Comment choisir la nourriture de son chien? 

  • Acheter la meilleure qualité de nourriture que vous permet votre budget; plus la nourriture sera de qualité, meilleure sera sa digestibilité. En d’autres termes, votre chien aura besoin de manger une plus petite quantité, laquelle sera mieux assimilée et se traduira par des selles moins volumineuses.
  • Évaluer les besoins nutritionnels de votre chien selon :
    • La condition corporelle (obésité / maigreur);
    • Le stade de vie (chiot, adulte, sénior, gestation/lactation);
    • La race (grandes races versus petites races);
    • Le niveau d’activité et le milieu de vie (soulignons que la plupart des chiens de maison, adultes et opérés ont plutôt un train de vie sédentaire et donc des besoins en énergie réduits. Toutefois, si vous possédez un chien de travail ou de sport, il se peut que les besoins énergétiques soient plus élevés);
    • Les conditions médicales particulières (obésité, diabète, maladie dentaire, maladie cardiaque, maladie urinaire, etc.)

 

À quelle fréquence nourrir son chien?

En règle générale, il est conseillé de nourrir un chien adulte 1 à 2 fois par jour en quantité égale. Les chiots devraient manger plusieurs repas par jour, car leurs besoins sont plus grands et leurs estomacs plus petits. De plus, certains chiens sont gloutons et ont besoin d’être ralentis dans leur prise de nourriture pour éviter des désordres digestifs, repas en plus petite quantité et, plus fréquemment, objets encombrants dans les bols, etc.

 

Quelle quantité nourrir?

La plupart des nourritures émettent des recommandations basées sur le poids de l’animal. Ceci est un bon point de départ, pourvu que votre chien ait un poids idéal, ni trop gras, ni trop maigre. Votre vétérinaire peut vous aider à déterminer la condition corporelle de votre animal et déterminer son poids idéal. Soulignons que ces quantités demeurent des recommandations et que votre chien peut nécessiter plus ou moins pour combler ses besoins.

Il est important de vérifier les calories fournies par portion. Portez une attention particulière aux nourritures à haute teneur en protéines, ces nourritures sont souvent très caloriques et nécessitent une plus faible quantité pour combler les besoins énergétiques d’une majorité de chiens. Ainsi, pour le chien moyen qui souffre peut-être aussi d’un peu d’embonpoint, il peut être peu gratifiant de n’avoir droit qu’à quelques croquettes…

 

Considérations générales

  • On estime qu’un peu plus de 50 % des chiens de compagnie souffrent d’embonpoint. 
  • Les gâteries sont des sources non négligeables de calories, à prendre en compte dans la diète totale de son animal, surtout les animaux souffrant d’embonpoint ou d’allergies. Idéalement, ne pas dépasser 10 % du besoin énergétique quotidien sous forme de gâteries.
  • Certains fruits et légumes peuvent être intéressants à offrir crus en guise de gâterie (cèleri, carottes, concombre par exemple). Attention, toutefois, plusieurs aliments peuvent être toxiques pour les chiens, comme les raisins et les cerises entre autres. Vérifiez auprès de votre vétérinaire si vous n’êtes pas certains.
  • Pour éviter les désordres digestifs, en particulier les ballonnements et la diarrhée, introduisez tout nouvel aliment graduellement sur 5 à 7 jours et évitez les changements alimentaires trop fréquents.

Évitez de donner de la nourriture de table ou des os cassables et/ou de petite taille à votre chien. Les risques de désordres et/ou accidents digestifs sont plus grands.

  • Quel que soit le type de nourriture choisi, les propriétaires d’animaux doivent être conscients que, comme plusieurs produits de consommation, des sommes immenses sont dépensées par l’industrie pour mettre leurs marques en marché, développer des emballages attrayants et, finalement, les annoncer dans les médias en essayant de vous convaincre que leur nourriture est faite à partir des meilleurs ingrédients, « frais », « naturels » ou encore « faits maison » …   
  • Les médecins vétérinaires possèdent les connaissances requises en matière de nutrition animale et ils peuvent vous aider notamment à évaluer la condition corporelle de votre chien et de déterminer ses besoins nutritionnels.

 

Ressources additionnelles :

 

https://wsava.org/global-guidelines/global-nutrition-guidelines/

https://vcacanada.com/know-your-pet/deciphering-dog-food-labels

 

 
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