Conseils pour vos animaux

Le furet

Le furet est un petit animal de compagnie très apprécié avec son tempérament curieux et enjoué. C’est un animal intelligent et assez affectueux qui fait un bon compagnon pour les enfants de plus de 10 ans. Fouiner partout est son activité favorite, c’est pourquoi il nécessite une surveillance étroite et un environnement sécuritaire pour éviter les accidents. Les furets vivent généralement entre 5 et 11 ans et leurs soins sont comparables à ceux d’un chat ou d’un chien.  

Pour en savoir davantage sur le furet : 

  • Le furet est un animal sociable. Il préfère la vie de couple ou de groupe, mais il peut quand même s’accommoder d’une vie en solitaire. Mâles et femelles peuvent être mélangés. Les furets sont vendus généralement déjà stérilisés. Les furets provenant de grands élevages commerciaux (tel que les fermes Marshall) sont aussi généralement déglandés, c’est-à-dire que leurs glandes anales ont été retirées. Les glandes anales produisent une sécrétion très odorante lorsque le furet a peur ou se sent menacé, un peu comme le font les mouffettes dans la même famille. Toutefois, l’odeur corporelle musquée du furet provient plutôt de leurs glandes sébacées. Celle-ci est donc présente chez tous les furets autant les mâles que les femelles. Les bains et les shampoings ont malheureusement peu d’effet sur le contrôle des odeurs corporelles du furet. Même que le retrait des huiles naturelles de la peau lors du bain a tendance à stimuler les glandes sébacées à produire encore plus de sécrétions, et donc encore plus d’odeur.  Afin de gérer les odeurs désagréables dans la maison, le plus efficace est de nettoyer régulièrement l’environnement et les couvertures du furet.

    Les furets peuvent généralement apprendre à s’entendre avec les chiens et les chats de la maison, bien qu’il faille être prudent, car certains chiens peuvent les considérer comme des proies. Cependant, il faut éviter à tout prix les rencontres avec les oiseaux et les autres petits mammifères, car leur nature de prédateur constitue un danger important pour ces derniers. D’ailleurs, seule l’odeur du furet sur nos mains ou nos vêtements peut être très stressante pour les lapins, cobayes et autres rongeurs, c’est pourquoi il n’est pas recommandé de garder ce type d’animal dans une même maisonnée, même sans contact direct.

    Les furets nécessitent le même type de soins qu’un chat ou un chien, soit une vaccination annuelle ainsi que des traitements antiparasitaires préventifs. De plus, ils sont susceptibles à plusieurs problèmes de santé (discuté plus loin dans la section « Problèmes de santé fréquents ») il est donc important de prévoir un budget pour ces soins vétérinaires.

    Il faut savoir qu’il est interdit d’avoir un furet comme animal de compagnie dans certains États des États-Unis ou dans certaines villes comme à New York. Ces restrictions ont été mises en place pour les risques que posent les furets domestiques pour la faune locale s’ils arrivaient à se retrouver en liberté et pour les risques associés à la rage. C’est pourquoi la vaccination est très importante et le micropuçage (pour identifier votre furet) est recommandé. Cela est à prendre en compte si vous comptez voyager avec votre furet.

    CHOIX DE L’INDIVIDU

    On peut adopter un jeune furet en animalerie ou un adulte à la SPCA ou dans un refuge.

    La couleur d’origine du furet est beige et brun avec un masque foncé, mais il existe actuellement une grande variété de mutations de couleur. Il y a même des furets à poils longs. Puisque la plupart des furets retrouvés comme animaux de compagnie en Amérique du Nord proviennent de grands élevages commerciaux, certaines des mutations partagent des caractéristiques particulières. Par exemple, les furets de morphes dit « panda » ou « blaze » avec une tache blanche sur le front, ont tendance à être sourds. Ou encore, les furets albinos ont une moins bonne vision comparativement aux autres.

    Mutation de couleur des furets de compagnie. Image : https://www.marshallferrets.com/FerretColor_Chart.jpg

    Bien qu’ils soient plus difficiles à se procurer en Amérique, les furets européens sont aussi retrouvés comme animaux de compagnie. Ils ont la particularité d’être plus grands et d’avoir un caractère moins amical en général.

    ÉVALUER LE CARACTÈRE

    Tout comme un chat ou un chien, les jeunes furets ont tendance à mordiller en jouant. Une bonne éducation sur la base du renforcement positif et un bon enrichissement de l’environnement dès l’adoption limite ce comportement. Bien qu’ils soient généralement très sociaux et n’aient généralement pas peur des humains ou de la nouveauté en général, les furets ont tous une personnalité qui leur est propre. Certains sont plus timides ou indépendants, certains jouent plus intensément que d’autres, tout comme certains sont plus câlins et affectueux. Si vous avez des enfants, prenez le temps de voir comment ils interagissent avec l’animal afin qu’il convienne à toute la famille.

    ÉVALUER LA SANTÉ

    Un furet en santé devrait avoir les yeux brillants, le museau propre et un pelage doux, lustré sans zone clairsemée. Ses selles devraient être bien formées et l’arrière-train ne devrait pas être souillé de selles ou d’urine.

    Les furets sont généralement sevrés entre 6 à 8 semaines d’âge et vendus vers l’âge de 3 mois en animalerie. À l’achat, le furet a déjà reçu son premier vaccin contre le virus de la maladie de Carré (Distemper). Il est toutefois très important qu’il recoive deux autres rappels pour ce vaccin, à un mois d’intervalle, puis à chaque année. Le Distemper est une maladie qui peut être transmise par les chiens et les animaux de la faune tels que les mouffettes ou les ratons laveurs, par contact direct ou indirect. Chez les furets, cette maladie a un taux de mortalité de près de 100%. Il est aussi fortement recommandé de faire vacciner les furets pour la rage.

    Il faut savoir que même un furet qui a l’air en parfaite santé peut être porteur de maladies. Il est donc très important de porter une attention particulière à celui-ci lors du stress causé par le changement d’environnement, mais également aux autres furets avec lesquels vous le mettez en contact. Par exemple, le virus du coronavirus entérique du furet ne cause souvent pas de symptôme chez les jeunes furets, par contre les adultes avec lesquels ils sont mis en contact peuvent développer une diarrhée importante.

    DÉTERMINER LE SEXE

    Le pénis du mâle est visible au bas de l'abdomen, il est donc facile de les différencier. À l’âge adulte (à partir de 8 mois), les femelles sont généralement plus grandes que les mâles.

    Si vous adoptez une femelle, assurez-vous qu’elle ait déjà été stérilisée. Si ce n’est pas le cas, il est fortement conseillé de le faire si vous ne comptez pas faire de reproduction. Les chaleurs chez la femelle persistent tant qu’elle n’a pas été accouplée. En absence de reproduction cela a des conséquences très graves sur sa santé et peut causer de l’anémie, des problèmes de coagulation et peut aller jusqu’à la mort dans près de 40% des cas. Ce n’est donc pas à prendre à la légère. N’hésitez pas à en discuter avec votre vétérinaire.

  • On peut adopter un jeune furet en animalerie ou un adulte à la SPCA ou dans un refuge.

    Évaluer la santé

    Un furet en santé a les yeux brillants, son museau est propre et son pelage est lustré. Il ne manque pas de poils sur la queue ou ailleurs sur le corps.

    Évaluer le caractère

    Les jeunes furets mordillent pour jouer, sans que ce soit un signe de malice de leur part. Ils ont simplement besoin d'être éduqués à ne pas le faire. Par contre, un individu qui mord vicieusement et ne lâche pas la main a un problème de comportement. Il devra être rééduqué. Cela prendra de la patience et du temps.

    Déterminer le sexe

    Le pénis du mâle est visible au bas de l'abdomen.

  • Les cages pour furet retrouvées en magasin pour animaux sont généralement de grandes cages grillagées à étage avec fond de plastique. Ces cages conviennent bien, il suffit d’y mettre une litière, un bol d’eau, de nourriture et des couvertures. On peut aussi ajouter des hamacs et des tuyaux de PVC par exemple pour en faire des cachettes. Les jouets ne devraient pas se retrouver dans la cage sans supervision et devraient plutôt servir pour les sorties quotidiennes hors de la cage alors qu’une supervision peut être apportée.

    Il est primordial que le furet ait un espace dédié et sécuritaire pour jouer hors de la cage. On peut dédier une pièce ou encore ériger un enclos. Les furets sont des maîtres de l’évasion, ils peuvent passer dans des espaces aussi étroits que 2,5 cm, ils peuvent aussi grimper et même ouvrir les armoires !  Ils n’ont toutefois pas une bonne notion des hauteurs et peuvent être très maladroits, ce qui peut être dangereux. Nous recommandons de vous imaginez que vous êtes un furet et de faire le tour de son environnement, bloquer tous les petits espaces il peut se faufiler, les endroits dangereux ou il peut grimper ou tomber (comme l’escalier) et attacher les portes d’armoires qu’il pourrait ouvrir.

    Les furets ont également la fâcheuse habitude de manger ce qu’ils ne devraient pas. Il faut donc s’assurer que tous les fils électriques sont hors de portée ou bien protégés et qu’il n’y a aucune plante toxique ou petit objet qu’il peut avaler (particulièrement les objets spongieux, comme les éponges, gommes à effacer, bouchons de bain, balles de caoutchouc et bouchons d’oreilles). Si vous laissez le furet se balader dans la maison, il est aussi conseillé de lui mettre un harnais avec un grelot pour le retrouver plus facilement. Portez une attention particulière lorsque vous refermez le lave-vaisselle, le lave-linge, le frigo ou un divan-lit, car ce sont des accidents fréquents avec ces petites bêtes.

    D’un autre côté, un rien ne les amuse ! Il y a une foule d’enrichissement qui peut être mis dans l’aire de jeux des furets pour répondre à leurs besoins de grimper, creuser, explorer, pourchasser, etc. Il est aussi possible d’apprendre des tours à votre furet à l’aide de renforcement positif (des gâteries par exemple) comme vous le feriez avec un chien.  Vous pouvez même entraîner votre furet à la promenade en harnais à l’extérieur !

    Comme mentionné plus haut, les furets ont tendance à manger ce qu’ils ne devraient pas, avec un faible pour les textures spongieuses. Assurez-vous en choisissant les jouets que ceux-ci sont assez gros pour ne pas être avalé en entier et assez résistant pour qu’ils ne puissent les détruire et en avaler un morceau. Les jouets devraient être laissés lorsqu’il y a une supervision uniquement.

     

    Voici quelques exemples de jouets et d’enrichissements :

    • Jouets pour chats ou chiens
    • Aire de jeux pour enfants avec glissoire;
    • Piscine de balles pour enfant
    • Condos pour chats
    • Sac de papier ou boîte de carton rempli de papier froissé ou déchiqueté
    • Tuyau de sécheuse
    • Vieux pantalon
    • Balles de ping-pong qui flottent dans un bol d’eau
    • Neige dans la baignoire. 
    • Bac rempli de feuilles mortes
    • Nourriture caché dans des balles trouées ou puzzles pour chien

    Et bien d’autres idées que vous pouvez trouver facilement sur internet ou en magasin pour animaux.

  • LE SOMMEIL

    Les furets sont très joueurs. Toutefois, ce sont aussi de grands dormeurs. Un furet dort de 12 à 16 heures par jour. Son sommeil est très profond et parfois, il est même un peu difficile à réveiller. À l’automne, le furet suit une variation saisonnière où il subit une mue importante, il tend à prendre du poids et diminuer son niveau d’énergie en dormant plus. Au printemps, il reprendra son niveau d’énergie normal et perdra son surplus de poids. Bien qu’en captivité cette différence soit moins marquée, il est toujours possible d’observer ce changement saisonnier chez les furets domestiques. Il ne faut toutefois pas confondre un furet qui dort un peu plus à un furet qui dort anormalement longtemps subitement, a moins d’entrain, est abattu ou présente de la faiblesse. Cela peut signifier un problème de santé important et une visite chez le médecin vétérinaire s’impose.

    L’UTILISATION DE LA LITIÈRE

    Il est possible, et relativement facile, d’entraîner un furet à être propre en litière. Les furets ont naturellement tendance à faire leurs besoins dans un coin. De plus, ils ne défèquent généralement pas dans leur eau ou leur nourriture. Donc en disposant stratégiquement la litière dans un coin de la cage ou de la pièce et l’eau et la nourriture dans les autres, ils ont naturellement tendance à utiliser la litière. Il est conseillé de mettre plusieurs litières à disposition à l’intérieur et à l’extérieur de la cage. Lorsque l’on voit le furet reculer et se placer dans un coin pour déféquer, on peut le placer gentilement dans la litière la plus près et il comprendra rapidement. Il est important de nettoyer tous les jours la litière. Il est conseillé d’utiliser de la litière de papier recyclé et d’éviter la sciure de bois qui peut être irritante pour les voies respiratoires. Surveiller également que votre furet n’ingère pas la litière, il est pour cette raison recommandée d’éviter la litière agglomérante pour chat qui peut causer de graves problèmes de blocage digestif.

    LA CLEPTOMANIE ET L’INGESTION DE CORPS ÉTRANGERS

    Tel que mentionné plus haut, tous les furets ont tendance à manger ce qu’ils ne devraient pas, mais également à dérober des objets variés (sous-vêtements, bas, trousseau de clefs, brosse à dents, peigne, porte-monnaie, etc.) pour ensuite les entasser dans leur cachette (sous le sofa par exemple). Si vos choses disparaissent, portez une attention particulière à ces petits voleurs ! C’est pourquoi il est primordial de tout ranger avant de laisser un furet sortir de sa cage et que son environnement soit sécurisé. Ce comportement fâcheux peut causer de sérieux problèmes de santé comme des obstructions digestives qui peuvent nécessiter une intervention chirurgicale d’urgence. Malheureusement, ce genre de problème est l’un des plus fréquents chez les furets.

    LE MORDILLAGE DES BARREAUX DE LA CAGE

    Certains furets peuvent avoir tendance à mordre les barreaux de leur cage. Ce comportement a tendance à user les dents et même causer des fractures dentaires, ce qui peut être très fâcheux. Pour prévenir ce comportement, il faut simplement lui permettre des sorties raisonnables hors de la cage tous les jours dans une aire de jeu stimulante et sécurisée telle que décrite plus haut.

    Les MORSURES

    Généralement, les furets ne mordent pas sérieusement à part s’ils ont peur ou s’ils ont mal. Les jeunes furets ont tendance à mordiller en jouant tout comme le ferait un chiot ou un chaton, mais une bonne éducation sur la base du renforcement positif et un bon enrichissement de l’environnement limite généralement ce comportement. Il peut être possible que ce comportement persiste à l’âge adulte si le furet est peu stimulé ou socialisé. C’est un comportement qui peut toutefois être travaillé. Il est aussi important de respecter le furet et d’interpréter correctement les signaux qu’il nous envoie comme de respecter son espace personnel par exemple. N’hésitez pas à en discuter avec votre vétérinaire si ce comportement pose problème.

  • Les soins de bases sont semblables de ceux que l’on prodigerait à un chien ou un chat

    MÉDECINE PRÉVENTIVE

    Les furets nécessitent une vaccination annuelle pour la maladie de carrée (Distemper) et pour la rage.  L’examen annuel chez le vétérinaire permettera à celui-ci de suivre les signes précoces de maladies fréquentes chez les furets (tel que la maladie des glandes surrénales et l’insulinome). Un coprologie (détection de parasites dans les selles) est recommandé annuellement, particulièrement pour les furets qui sont promené à l’extérieur ou qui mangent de la viande crue. Un traitement anti-parasitaire préventif pour les puces, les tiques, les mites, les parasites intestinaux et les vers du cœur est fortement recommandé pendant la période estivale.

    HYGIÈNE ET TOILETTAGE

    Les furets ont tendance à accumuler beaucoup de sécrétions dans les oreilles. Un nettoyage à l’aide d’un nettoyant doux pour animaux de compagnie ou d’une gaze humide est recommandé une fois par mois. Il est important d’habituer les furets dès leur jeune âge à ce genre de manipulation à l’aide du renforcement positif afin de rendre l’activité plus agréable pour tout le monde.

    Dans le même ordre d’idée, le furet peut être habitué au brossage des dents. Vous pouvez utiliser un dentifrice pour chien ou chat et une gaze de coton ou un doigt pour frotter les dents. Idéalement, les dents devraient être nettoyées une fois par jour.

    La taille régulière des griffes est aussi importante. Vous pouvez utiliser un coupe griffe pour chaton ou un coupe-ongle pour humain pour couper la pointe de la griffe en prenant garde à ne pas toucher à la veine de la griffe. Si vous n’êtes pas à l’aise à tailler les griffes de votre furet, n’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire.

    Lors de la mue, à l’automne et au printemps, il est recommandé de brosser votre furet tous les jours. Tel que discuté plus tôt, il est possible de donner un bain au furet avec un shampoing doux pour animaux. Toutefois, la fréquence des bains ne devrait pas dépasser une fois par mois car l’élimination des huiles corporelles lors du lavage va stimuler les glandes sébacées à produire encore plus d’huile et donc encore plus d’odeur.

  • Les furets ont un transit digestif très court, il est donc impératif qu’ils aient constamment à manger. La plupart d’entre eux ne sont pas gourmands et vont grignoter durant la journée, il n’est donc pas nécessaire de limiter la nourriture qui peut être donnée à volonté et en tout temps. Il est important de ne pas mettre un furet à jeun plus de 3 heures.

    Les furets sont des carnivores stricts. Ils ont besoin d’une diète de haute qualité dont les ingrédients principaux (les premiers de la liste des ingrédients) sont de la viande et non pas des végétaux (maïs, blé ou autres). En effet, sa flore digestive très pauvre fait en sorte qu’il ne digère pas bien les fibres ni les glucides. Une bonne moulée pour furet contient 30 % à 35 % de protéines, 15 % à 20 % de matières grasses et pas plus de 2 % à 3 % de fibres. Toutefois, il faut être prudent avec la nourriture sans grains, des études récentes au sujet de ces nourritures contenant des protéines de pois verts (utilisés communément dans l’alimentation animale pour remplacer les grains) prédisposent à la formation de calculs urinaires chez les furets.

    Certains recommandent une diète de viande crue ou à base de proie entière pour les furets. Bien que d’un point de vue d’enrichissement, les proies entières peuvent sembler une bonne idée, l’alimentation à base de viande crue comporte des risques importants de contamination parasitaire et bactérienne (entre autres par la Salmonelle, E. coli, Campylobacter, etc.) autant pour l’animal que pour les humains de la maisonnée qui peut être très grave particulièrement pour les jeunes enfants. De plus, ce type d’alimentation a besoin d’être très varié et n’est souvent pas équilibré. Elle peut causer des carences importantes chez votre furet si elle n'est pas formulée correctement. Il est important de s’informer auprès de votre vétérinaire si vous envisagez ce type de diète, il pourra vous aider à vous assurer qu’elle convient à votre compagnon et à ce que son régime soit équilibré. Une des approches recommandées, si vous tenez à ce type d’enrichissement alimentaire, est d’utiliser une moulée formulée pour les furets comme source d’alimentation principale, et de donner en gâterie, à l’occasion, de la viande (idéalement cuite, sinon de grade pour la consommation humaine), des œufs (de grade de consommation humaine) ou encore des gâteries pour chien ou chats à base de viande déshydratée par exemple. L’utilisation de proie entière telle que des cailles, des poussins ou des souris, même à l’occasion,  comporte le risque d’étouffement ou de problèmes digestifs associés avec l’ingestion d’os qui peuvent être très pointus et coupants.

    Les furets développent leurs préférences gustatives et olfactives en jeune âge, il est ensuite plus difficile de leur faire accepter un changement dans leur diète. C’est pourquoi il est recommandé d’exposer les jeunes furets à une variété de texture et de goût (par exemple de la canne pour chat, des œufs, de la moulée, des gâteries de viande déshydratée, etc.) afin qu’ils soient plus flexibles à l’âge adulte dans l’éventualité où leur état de santé nécessiterait un changement de diète par exemple.

  • INSULINOME

    L’insulinome est une tumeur du pancréas qui a la particularité de sécréter de l’insuline en trop grande quantité. Malheureusement, cette maladie est fréquemment diagnostiquée chez les furets de plus de 3 ans. La trop grande quantité d’insuline produite, fait diminuer le taux de sucre dans le sang et cause des crises d’hypoglycémie se traduisant par une baisse d’énergie, des faiblesses des membres postérieurs et des pertes d’équilibre, de la nausée, des tremblements et peut aller jusqu’à causer des convulsions, un état comateux ou même la mort.

    Le diagnostic se fait fait par la prise de glycémie (dosage du sucre sanguin), la visualisation de la tumeur à l’échographie (pas toujours possible) et peut être confirmée par une biospsie du pancréas. L’insulinome peut être contrôlé pendant un certain temps par le retrait chirurgical de la tumeur ou encore par de la médication, mais ne se guérit pas.

    MALADIE DES GLANDES SURRÉNALES

    La malasie des glandes surrénaliennes est une maladie aussi très fréquemment diagnostiquée chez les furets stérilisés de plus de 3 ans. Il s’agit d’un développement excessif anormal (tumoral ou non) d’une ou des 2 glandes surrénaliennes augmentant leur production d’hormones sexuelles. Le premier signe le plus fréquemment rencontré est la perte de poils (généralement au bas du dos, progressant sur les flancs et la queue) qui est provoquée par le désordre hormonal. D’autres symptômes peuvent être associés à la condition comme des démangeaisons, une augmentation marquée de la taille de la vulve chez la femelle, de la difficulté à uriner chez le mâle (associé à une augmentation de la taille de la prostate), une augmentation de l’agressivité, une odeur corporelle plus intense et une dégradation de l’état général. Plusieurs études tendent à démontrer que la stérilisation en trop jeune âge, comme c’est le cas dans les grands élevages commerciaux a un effet néfaste sur les glandes surrénales et prédispose à la maladie. Le diagnostic se fait par la visualisation des glandes surrénaliennes à l’échographie ou encore par le dosage sanguin des hormones sexuelles. La glande surrénale anormale peut être retirée chirurgicalement. Toutefois, vu les risques élevés de récidives (implication de la seconde glande surrénale) et aux risques importants de la chirurgie, le traitement médical est souvent l’option priorisée. Il est possible de contrôler les signes associés à la surproduction d’hormones sexuelles par des implants hormonaux placés sous la peau ou encore des injections. Toutefois, ce traitement ne permet pas d’empêcher la progression de la maladie.

    Perte de poils sur les flancs lors de maladies des glandes surrénales

     Image : https://vcahospitals.com/know-your-pet/hormonal-diseases-in-ferrets

     

    DIARRHÉE

    Les furets peuvent être très sensibles au niveau digestif.  Plusieurs virus, parasites et bactéries peuvent causer des diarrhées accompagnées ou non de vomissement, douleur abdominale et abattement. Il est toujours indiqué de voir un vétérinaire lorsque de tels signes se présentent chez votre furet. Comme les furets doivent manger constamment, une anorexie de plus de 3-4 heures peut causer de l’hypoglycémie (taux de sucre bas dans le sang) et les conséquences qui s’en suivent (faiblesse, tremblement, abattement marqué, état comateux, etc.) qui peuvent être très graves. De plus, tel que mentionné plus tôt, les furets, particulièrement les jeunes sont susceptibles d’ingérer de multiples objets pouvant causer une obstruction digestive. La diarrhée et les vomissements sont des signes typiques d’obstruction par un corps étranger. Il donc est primordial d’exclure cette éventualité, généralement via l’imagerie médicale, lorsque votre furet présente ces signes car il s’agit généralement d’une urgence chirurgicale.

    Les furets peuvent aussi souffrir de diarrhée et de perte de poids de façon plus chronique. Cela peut être dû à une alimentation non adaptée à l’espèce ou encore à l’individu. En effet, certains furets souffrent d’IBD (Inflammatory bowel disease), une maladie inflammatoire de l’intestin, un peu comme le syndrome du côlon irritable chez l’humain. Ces furets présentent une intolérance à certains ingrédients de la diète, votre vétérinaire peut vous aider à diagnostiquer et contrôler cette maladie.

    PROBLÈMES RESPIRATOIRES

    Les furets sont également sensibles au niveau respiratoire. La toux allergique est relativement fréquente chez les furets, particulièrement en réaction à des irritants tels que la fumée de cigarette et des parfums (chandelle, diffuseur, lingette assouplisseur pour la sécheuse). Ces irritants peuvent causer des crises semblables à l’asthme qui peuvent être très intenses. Il est donc conseillé de fumer à l’extérieur si vous avez un furet à la maison, d’éviter tout type de parfum et de laver les couvertures avec du savon et assouplisseur hypoallergénique. Une irritation chronique des voies respiratoires peut rendre le furet plus sensible aux divers virus et bactéries causant des pneumonies.

    Les furets peuvent d’ailleurs attraper l’influenza humain (type A et B), ce qui veut dire que vous pouvez infecter votre furet si vous avez la grippe. Il est recommandé de limiter les manipulations si vous avez des symptômes grippaux. Il en va de même pour le virus de la Covid-19, de récentes études ont démontré que les furets peuvent attraper et transmettre le coronavirus responsable de la Covid-19 chez l’humain. Celui-ci peut causer des signes respiratoires et/ou digestifs chez le furet.

    PROBLÈMES URINAIRES 

    La plupart des problèmes urinaires diagnostiqués chez les furets sont secondaires à la maladie des glandes surrénales (voir ci-haut). Chez le mâle tout particulièrement, l’augmentation de taille de la prostate peut causer une pression importante sur l’urètre et empêcher complètement l’urine de passer. C’est pourquoi il est important de porter une attention particulière aux signes précoces de la maladie (perte de poils, démangeaisons, changement de comportement, difficulté à uriner) car un blocage urinaire est une urgence médicale importante. Bien que ce soit plus rare maintenant avec les diètes balancées pour furets, des études ont démontrés que les furets sont prédisposé à développer des calculs urinaires lorsqu’ils sont nourris avec de la nourriture pour chat ou encore de la nourriture contenant des pois verts (typiquement des nourritures de type « sans grain »).

    MITES D’OREILLES

    Les mites ou acariens d’oreilles (Otodectes cynotis) sont des parasites que l’on retrouve chez les chiens, les chats, et aussi fréquemment chez les furets. Les furets ont tendance à accumuler de façon naturelle beaucoup de sécrétions au niveau des oreilles. Leur cérumen (cire d’oreille) est très foncé et épais, et les mites foncées s’y camouflent bien. Un examen microscopique du cérumen au microscope chez votre vétérinaire permettra de les détecter. Il est heureusement facile de traiter ces parasites et les antiparasitaires utilisés couramment en prévention protègent généralement contre cette infestation.

    Mites d’oreilles vu au microscope

     

    VERS DU CŒUR

    Le vers du cœur est un parasite transmis par les piqûres de moustique aux chats, chiens mais aussi aux furets. Celui-ci infeste le cœur et les gros vaisseaux causant des problèmes cardiaques et circulatoires importants. À cause de la petite taille du cœur du furet comparativement au chien, un seul vers peut causer des signes cardiaques très graves. Comme pour le chien, un traitement antiparasitaire est recommandé en prévention lors de la période ou les moustiques sont actifs. Au Québec, soit de mai à novembre.

    Références :

    -        Quesenberry, K. E., Orcutt, J. O., Mans, C. & Carpenter, J. W. (2021). Ferrets, rabbits and rodents 4th edition. Elsevier.

    -        Aiello, S. E., Moses, M. A., & Allen, D. G. (Eds.). (2016). The Merck veterinary manual 11th edition. Merck & Company, Incorporated.

    -         Langlois, I. (2013). Le furet. Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire de l’Université de Montréal. https://chuv.umontreal.ca/wp-content/uploads/2014/08/Le-furet-1.pdf

    -         Langlois, I. (2013). L’insulinome chez le furet. Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire de l’Université de Montréal. https://chuv.umontreal.ca/wp-content/uploads/2014/08/Insulinome-furet-1.pdf

    -         Langlois, I. (2013). La maladie surrénalienne chez le furet. Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire de l’Université de Montréal. https://chuv.umontreal.ca/wp-content/uploads/2014/08/Maladie-surr%C3%A9nalienne-chez-le-furet-1.pdf

    Auteurs :

    Manon Tremblay, DMV

    Révision (2021) par Andréanne Rondeau, DMV, IPSAV

    Photos :

    Marianne Tremblay, TSA

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