Les zoonoses : qu’est-ce que c’est et comment les prévenir?

Certains groupes de personnes sont plus à risque que d’autres lorsqu’il est question de zoonoses : les jeunes enfants, les personnes âgées, les personnes souffrant de maladies chroniques ou les personnes immunosupprimées et les femmes enceintes. Pour en apprendre davantage sur les groupes d’individus les plus vulnérables, cliquez ici afin de lire un article sur le sujet, paru dans Le Veterinarius + du mois d’avril 2016, à la page 8.

Maladies zoonotiques les plus courantes :

La toxoplasmose 

La toxoplasmose concerne surtout les propriétaires de chats. Cette maladie est causée par un parasite protozoaire (un organisme vivant en association avec un autre – hôte – dont il se nourrit, sans le détruire ni lui apporter aucun avantage) : Toxoplasma gondii. Le chat peut être infecté en mangeant de la viande contaminée ou en chassant des oiseaux ou des rongeurs.

Les personnes dont le système immunitaire est affaibli ou les femmes enceintes doivent particulièrement se méfier de cette maladie. Les gens immunosupprimés risquent des crises convulsives ou des infections sévères du système nerveux. Si une femme enceinte est atteinte de toxoplasmose, dans 30 % des cas, la maladie sera transmise au fœtus. Il y aura alors risque de fausse-couche et de maladies congénitales.

Les symptômes observés de cette maladie sont : de la fatigue, des maux de tête, des douleurs musculaires, une inflammation des ganglions, des lésions oculaires, etc. Chez les animaux, les symptômes sont absents ou peu spécifiques.

Pour prévenir cette maladie, quelques règles sont à observer :

Nourrir les chats avec de la nourriture commerciale, ne pas leur offrir de la viande crue et les empêcher, autant que possible, de chasser (en attachant à leur collier une clochette pour limiter leurs chances d’attraper des proies), ou encore, les garder à l’intérieur.

Les femmes enceintes devraient éviter le contact avec les excréments des chats : éviter de jardiner les mains nues, et porter une attention particulière lors du nettoyage de la litière en portant des gants et un masque ou faite faire cette tâche par un autre membre de la famille.

 Pour en connaître davantage sur la toxoplasmose, visitez le site Web du MAPAQ en cliquant ici, ou visitez le site Web du Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail en cliquant ici.

La salmonellose et la campylobactériose

La salmonellose est une maladie causée par la bactérie Salmonella sp., tandis que la campylobactériose est causée par les bactéries Campylobacter spp., C. jejuni, C. coli ou C. lari. Toutes deux sont des infections très répandues et très fréquentes dans les infections alimentaires. Elles se contractent, la plupart du temps, par consommation de nourriture contaminée. Une viande qui n’est pas suffisamment cuite et les carcasses de volailles peuvent ainsi transmettre la bactérie. La contamination croisée (utilisation du même ustensile pour les aliments crus et cuits), la consommation de lait ou de produits laitiers non pasteurisés ou le contact avec des animaux infectés (souvent des tortues, des reptiles ou des oiseaux sauvages) peuvent également présenter des sources de contagion.

Les symptômes d’une intoxication à la salmonelle sont : de la diarrhée, des crampes abdominales, de la fièvre, de la déshydratation, des vomissements. Chez les animaux domestiques, la maladie ne se manifeste que très rarement. Les chiens et les chats peuvent présenter de la fièvre, une faiblesse, de l’anorexie et parfois de la diarrhée et des vomissements. Les animaux infectés par Campylobacter ne présentent généralement aucun symptôme. Si vous avez des soupçons à l’égard de votre animal domestique concernant les infections à salmonelle ou à campylobactérie, consultez votre médecin vétérinaire le plus rapidement possible.

Pour prévenir une éclosion de salmonelle, les règles de base concernant la salubrité sont de mise lors de la préparation de la nourriture (pour une description complète des règles de salubrité pour la prévention des toxi-infections alimentaires, consultez le site Web du MAPAQ en cliquant ici). Il convient également de limiter la consommation de produits à base de lait cru qui proviennent d’établissements qui ne possèdent pas de permis de transformation des produits laitiers. En dernier lieu, évitez de donner de la viande crue à votre animal domestique. Cliquez ici pour en savoir davantage sur la salmonellose en visitant le site Web du MAPAQ.

La chlamydiose aviaire

La chlamydiose aviaire est une zoonose infectieuse contagieuse provoquée par la bactérie Chlamydia psittachi. Elle est fortement répandue chez les oiseaux sauvages, entre autres, mais se retrouve très souvent chez les oiseaux domestiques. Ceux-ci présentent souvent des signes cliniques comme des troubles respiratoires.

Chez l’homme, les symptômes sont des douleurs musculaires, de la fièvre et des frissons. La maladie peut également se traduire par une pneumonie.

Il convient de laver régulièrement la cage de votre oiseau et de vous protéger les yeux, le nez et la bouche lors du nettoyage afin d’éviter de respirer les particules volatiles provenant des excréments secs d’oiseaux qui peuvent être porteuses de la maladie.

Si vous pensez que votre oiseau est atteint de chlamydiose aviaire, consultez votre médecin vétérinaire.

Les vers ronds

Les vers ronds sont souvent présents dans les excréments des chiots et des chatons. La transmission des vers ronds se produit souvent de la mère à son fœtus par le placenta. Un animal adulte peut s’infecter en ingérant des larves de parasites qui se retrouvent fréquemment au sol. Heureusement, cette infection courante n’est pas grave, mais doit être traitée par un médecin vétérinaire. L’administration d’antiparasitaires à la mère pendant la gestation est recommandée.

Certains chiens porteurs de vers intestinaux ne présentent aucun symptôme tandis que d’autres peuvent présenter un pelage terne, une perte de poids ou un ventre rond, surtout s’ils ont une importante infection. Les vers ronds peuvent avoir plusieurs centimètres de long, ils sont blancs ou brun clair et ressemblent à des spaghettis. Ils peuvent être présents dans les selles de l’animal.

Les vers ronds peuvent présenter un risque important pour les humains. À cet égard, il ne faut jamais laisser les enfants jouer au sol à l’endroit où un animal aurait déféqué, comme un jardin ou un carré de sable non protégé. Il convient également de se laver les mains après avoir jardiné ou joué dans un bac à sable afin de ne pas ingérer les œufs de vers.

Afin que votre animal domestique soit protégé contre les vers ronds, il convient de suivre le programme antiparasitaire offert par votre médecin vétérinaire.

La maladie des griffes du chat

La maladie des griffes du chat, ou lymphoréticulose bénigne d’inoculation, est causée par la bactérie Bartonella Henselae. Cette bactérie est présente dans le sol et peut pénétrer dans l’organisme par l’entremise d’une petite plaie, comme une griffure de chat, d’où son nom. Les puces sont souvent porteuses de cette maladie et les chats qui véhiculent ces parasites sont donc plus susceptibles de transmettre la maladie.

Chez l’humain, les symptômes sont :

•                 Un ou des ganglions enflés;
•                 De la fatigue et une perte d’appétit;
•                 Une fièvre légère et des maux de tête;
•                 Une conjonctivite et des douleurs abdominales, parfois.

Heureusement, cette maladie est bénigne et se guérit généralement d’elle-même. Un antibiotique est parfois nécessaire, surtout chez les personnes plus à risques, dont les personnes immunosupprimées.

Afin de prévenir cette maladie, il est conseillé d’éviter les griffures et les morsures de chat. Si un incident survient, la plaie doit être lavée immédiatement avec de l’eau et du savon et désinfectée. Bien entendu, les propriétaires de chats ont tout intérêt à traiter leur animal contre les puces afin de minimiser les risques de transmission à l’humain. Fait intéressant : les enfants développent une certaine forme d’immunité face à cette maladie en étant en contact avec l’animal.