Suppléments dérivés de l’huile de palme dans l’alimentation des bovins laitiers
Les agronomes et les médecins vétérinaires jouent un rôle essentiel en matière de nutrition et de santé des bovins laitiers. L’Ordre des agronomes du Québec et l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec ont suivi de près l’actualité des dernières semaines sur les suppléments dérivés d’huile de palme dans l’alimentation des bovins laitiers et conçoivent qu’il peut être difficile pour les membres du public de s’y retrouver parmi toute l’information véhiculée. En ce sens, ils souhaitent offrir de l’information neutre et objective en ce qui a trait à l’utilisation de ces suppléments dans l’alimentation des bovins laitiers afin d’éclairer le débat public.
Précisons d’abord quelques faits :
- Le lait de vache, tout comme le lait de plusieurs mammifères, dont les humains, contient de l’acide palmitique, un acide gras saturé. Comme son nom l’indique, on en trouve dans l’huile de palme, mais aussi dans toutes les graisses animales ou végétales.
- Chez les vaches laitières, l’acide palmitique représente 30 à 35 % des acides gras dans le lait nonobstant du fait qu’ils reçoivent des suppléments palmitiques ou non.
- Aucune étude scientifique sérieuse n’a démontré que l’utilisation actuelle de suppléments dérivés de l’huile de palme dans l’alimentation des vaches conduit à la modification et l’altération des produits laitiers (lait, beurre, crème fromage, yogourt).
- Même en l’absence de suppléments dérivés de l’huile de palme dans l’alimentation de la vache laitière, les propriétés du beurre varient d’une saison à l’autre et d’une année à l’autre. La variation dans les aliments entrant dans la ration des vaches : foin, ensilage, céréales, protéagineux, drêches, etc. ont tous des impacts plus ou moins grands sur les produits laitiers (odeur, couleur, saveur, etc.).
L’utilisation de suppléments dérivés de l’huile de palme, qu’en est-il??
L’ajout de suppléments énergétiques (à base de gras) dans l’alimentation des vaches laitières est parfois nécessaire pour certaines vaches en période de forte lactation afin de combler un déficit énergétique. Au moment du pic de lactation, la demande en énergie est très grande et la consommation des vaches ne suffit pas toujours à combler le besoin associé à la production de lait. Dans ces cas spécifiques, il est possible que ces vaches perdent rapidement beaucoup de poids et soient plus susceptibles de tomber malades. L’ajout de suppléments énergétiques dans l’alimentation de ces vaches laitières peut donc s’avérer essentiel afin de préserver à la fois leur santé et leur bien-être.
Cela étant dit, l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec et l’Ordre des agronomes du Québec précisent que, bien qu’il n’engendre aucun effet néfaste sur la santé des vaches, l’ajout de suppléments dérivés de l’huile de palme dans l’alimentation de toutes les vaches d’un troupeau n’apporte aucun bénéfice pour la santé et le bien-être du troupeau. À l’occasion, ces suppléments sont donnés de manière ciblée à certaines vaches en très petites quantités afin de supplémenter leur alimentation.
L’enjeu de l’écoresponsabilité
Bien que les suppléments dérivés de l’huile de palme soient pratiques et utiles, l’Ordre des agronomes du Québec et l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec sont d’avis que les aspects éthique et écoresponsable des suppléments dérivés de l’huile de palme doivent aussi être pris en compte lors de la décision de les inclure dans le régime alimentaire des vaches laitières.